
🧩 Une croyance tenace
L’hypochlorite de sodium (NaOCl) est depuis longtemps considéré comme destructeur des tissus pulpaire, son utilisation réservée à l’endodontie.
Son rôle de “dissolvant de pulpe” semblait l’éloigner de toute approche de préservation vitale. Pourtant, les données récentes contredisent cette idée reçue : en pulpotomie, le NaOCl est bien un allié précieux pour la préservation du tissu pulpaire.
🔬 L’éclairage d’une étude récente
Dans l’essai clinique randomisé Outcome of Partial Pulpotomy in Mature Permanent Molars After Lavage With Chlorhexidine or Sodium Hypochlorite (2025), des pulpotomies partielles ont été réalisées en comparant deux irrigants : chlorhexidine 2 % et NaOCl 2,5 %.
Les résultats à 12 mois montrent des taux de succès similaires, mais avec un avantage pratique pour l’hypochlorite : une hémostase plus rapide et plus nette, critère essentiel pour juger de la vitalité pulpaire et mettre en place le biomatériau sur un tissu sain.
📜 Ce que disent les recommandations
L’AAE (2021) recommande l’usage du NaOCl lors des pulpotomies sur dents permanentes matures, notamment en tamponnage de la surface pulpaire pour conjuguer désinfection, hémostase et meilleure visibilité clinique.
L’ESE (2019), de son côté, insiste sur l’importance de l’étanchéité et du contrôle de l’inflammation, en rappelant que la solution choisie doit avant tout servir à préserver le tissu vital restant. Ensemble, ces recommandations positionnent le NaOCl non plus comme un “ennemi” de la pulpe, mais comme un partenaire, à condition qu’il soit utilisé avec précision.
⚖️ L’équilibre subtil
Le mariage entre NaOCl et pulpe ne va pas sans vigilance : une concentration trop élevée, une irrigation trop longue ou trop agressive, et le bénéfice attendu peut se transformer en cytotoxicité. Mais utilisé correctement, l’hypochlorite nettoie la zone d’amputation, élimine les débris et réduit la charge bactérienne — autant de conditions favorables à la cicatrisation.
🔎 Conclusion
NaOCl et tissu pulpaire ne sont donc pas incompatibles.
Bien au contraire, les preuves actuelles montrent qu’il joue un rôle clé dans la réussite de la pulpotomie, en préparant le terrain pour que la pulpe saine exprime tout son potentiel de cicatrisation.